Maison de Georges Clémenceau

« Être vaincu vaut mieux que d'être vainqueur du côté des scélérats. »Nantes, février 1858. Soupçonné d’avoir participé à l’attentat contre Napoléon III, Benjamin Clémenceau, dont le seul tort est d’avoir été un farouche opposant à l’Empereur, est arrêté sous les yeux de son fils, Georges. De cette injustice naitra dans le cœur du jeune homme un esprit de révolte qui forgera l’ensemble de sa vie politique, commencée en prison sous le Second Empire, achevée aux lendemains de la Première Guerre mondiale.Alors que 2017 célèbrera les 100 ans de sa nomination à la Présidence du Conseil, redécouvrez en BD la carrière longue et passionnée de Clémenceau le radical, le rebelle : l’un des personnages les plus importants de la IIIe République.

Vendéen de gauche, dreyfusard, fervent anticlérical, « tombeur » de ministères, « homme fort » de la IIIe République, « premier des flics », Père la Victoire qui conduisit le pays à l'armistice avec l'Allemagne en 1918, tribun et homme de lettres, mais aussi admirateur et ami de Claude Monet, George Clemenceau (1841-1929), le « Tigre », a incarné une certaine idée de la gauche, proche de l'héritage de la Révolution française, un idéal de vérité et de justice. « Je suis un anarchiste avec une proportion de conservatisme qui reste à déterminer », disait-il de lui-même. Pour son biographe, c'est l'événement qui a créé Clemenceau : ce jeune homme qui voulait être médecin comme son père aurait-il embrassé la carrière politique sans la guerre, le siège de Paris et la Commune ? Pas à pas, Michel Winock retrace le parcours passionnant de ce brillant esprit qui combattit les valeurs rétrogrades de son temps. « Mon point de vue n'est pas seulement celui d'un historien de la gauche française. J'ai écrit ce livre à un moment où tant de Français doutent de notre histoire après que leurs pères l'ont sans doute abusivement célébrée. J'ai écrit ce livre à un moment où nous n'avons plus foi en nos hommes politiques, en la vie politique même. La nostalgie n'a pas été mon encrier, mais sans doute ai-je été poussé à relater cette vie étonnante par un désir de reconnaissance à l'égard du pays qui est le mien. » Sources, bibliographie et index complètent cette remarquable et indispensable biographie.