Fort de Douaumont

Douaumont résume l'absurdité, la grandeur et le tragique de la Première Guerre mondiale. Absurde, c'était assurément pour Joffre d'abandonner en 1915 un fort prétendument inutile, puis de sacrifier six mois plus tard 150 000 à 200 000 hommes pour le reconquérir, sous prétexte que Douaumont était devenu l'enjeu principal de la bataille de Verdun. Tragique, la démonstration fut faite chaque jour du 22 mai au 24 octobre 1916 : 300 000 personnes laissèrent la vie dans un enfer d'artillerie et d'assauts. L'auteur raconte ainsi la véritable ­histoire de la « tranchée des baïonnettes » et de la capture du capitaine de Gaulle. Quant à la grandeur du combat, elle étreint encore – quatre-vingt-dix ans plus tard – ­n'importe quel visiteur des lieux ou de l'ossuaire commémoratif. Ce n'est pas un hasard si Français et Allemands ont choisi Douaumont pour lieu symbolique de leur réconciliation. "Alain Denizot, docteur en histoire, a consacré sa thèse d'Etat à Verdun dont il est un spécialiste reconnu. Il est l'auteur d'un" Verdun 14-18", prix Raymond-Poincaré 1996."

Décembre 1915, les Allemands semblent préparer une attaque d'envergure sur l'un des points stratégiques de la ligne de défense française, à Verdun. Mais le Maréchal Joffre se refuse à renforcer la zone, persuadé que la vraie bataille se jouera en Champagne. Janvier 1916, l'attaque ne fait plus le moindre doute. Seul un miracle pourrait sauver Verdun. Et le miracle se produit : pendant des jours, la pluie s'abat sur la ville, repoussant l'offensive des troupes allemandes.