Musée du Petit Palais d'Avignon

Florence 1414. Un enfant hirsute, aux pieds couverts de corne, griffonne furieusement une fresque remarquable à même le sol d'une ruelle des bas-fonds de la ville. Miraculeusement repéré par Cosme de Médicis et placé au couvent des Carmes, il va faire souffler un vent de passion sur la peinture de la Renaissance. Moine et libertin, artiste intransigeant et manipulateur sans scrupules, futur maître de Botticelli, ses sublimes madones bouleversent son époque. Elles lui sont pourtant très intimement inspirées par les filles des maisons de plaisir de Florence qui en ont fait leur petit prince caché. Bravant tous les interdits et jusqu'à l'autorité suprême du Pape, il commet par amour l'ultime provocation. Le scandale le pousse à l'exil et le renvoie au secret sanglant enfoui au cœur de son enfance. Peintre voyou, ange ivre, Fra Filippo Lippi invente un rapport nouveau entre l'art et le monde de l'argent et, le premier, fait passer les peintres du statut d'artisans estimés à celui d'artistes reconnus.

Dans sa quête de « ce que les hommes du XIVe et XVe cherchaient à travers les images », Daniel Arasse insiste sur « la diversité des cultures et des traditions locales, parallèlement au modèle toscan ». Avec lui, on regarde d’un œil neuf « ces images italiennes du Trecento et du Quattrocento. Les hommes d’Italie y formulent, selon lui, une nouvelle figuration du monde et de l’homme, fondée sur une conscience progressive de leurs dimensions historiques et qui résonne parfois comme un appel à la prise en responsabilité de l’ensemble de l’histoire ».

Après "La Passion Lippi", retour à Florence, durant l’âge d’or de la Renaissance, sur les traces d’un de ses plus grands génies : le peintre Botticelli. Un voyage plein de beauté, de fureur et passion, au coeur de la capitale toscane.

Modèle incontournable pour tout l’Occident, c’est l’histoire de la peinture italienne, ou plutôt les étapes essentielles de celle-ci, qui est racontée dans ce magnifique ouvrage. Siècle après siècle, sans s’appesantir sur des détails trop techniques qui seraient fastidieux pour le lecteur, les auteurs nous proposent une façon originale d’aborder la réalité artistique italienne, en insistant sur les régions Toscane, Lombardie, Ombrie, régions du Nord, du Pô ou encore républiques maritimes (Venise, Gênes, Pise) , qui ont vu s’affirmer des écoles et des tendances diverses. Cet ouvrage est une approche à la fois scientifique et claire, on peut parler de vulgarisation de haut niveau, faite par les meilleurs spécialistes de l’art italien. C’est aussi une illustration d’une précision rigoureuse, un fonds iconographique prodigieux qui met à l’honneur les plus grands noms de la peinture italienne mais également ceux considérés comme mineurs. Ne sont oubliés ni l’art de la fresque, ni celui de la mosaïque, non plus que celui de l’enluminure… Un important chapitre est consacré avec le même sérieux à la période contemporaine, souvent négligée par ailleurs.