Manufacture de tapisseries Saint-Jean

"Aubusson, Tapisseries des Lumières. Splendeurs de la Manufacture Royale, fournisseur de l’Europe du XVIIIème siècle" donne à voir le rayonnement européen des productions textiles aubussonnaises et leur inscription dans l’histoire des arts décoratifs. Le XVIIIe siècle a marqué l’apogée des arts décoratifs, magnifiés dans une recherche toujours plus grande de raffinement. L’exposition "Tapisseries des Lumières" cherche à apporter un éclairage sur la place occupée par un art décoratif majeur : la tapisserie d’Aubusson. Souvent considéré à tort comme une périphérie dont le centre serait Paris, Aubusson est ici redéfini comme un centre de création ayant apporté une contribution propre à l’histoire des arts décoratifs.

La tapisserie d’Aubusson témoigne des heures de gloire d’une époque révolue et méconnue. Afin de réaliser une tapisserie, le lissier se sert d’un modèle peint ou dessiné sur un support. Ce modèle appelé « carton de tapisserie » constitue le motif à reproduire. Les figures, scènes et paysages qui furent réalisés au XIXe siècle par les peintres cartonniers rendent hommage à ses peintres discrètement disparus et à la vie des ateliers de tapisserie.L’histoire de la tapisserie. Les fleurs. Les scènes de chasse. Les oiseaux et les verdures. Les fables de La Fontaine. La basse-cour. Le médiéval. Les chinoiseries. Les bouquetières. Jardiniers et pêcheurs. Les scènes galantes et les lettres. Les angelots et les putti. La musique. Les oiseleurs. Les visages. Les tapis.

Dans les ateliers de maître Yann, de pâles jeunes filles piquent et brodent, parmi des monceaux de fils d'or. C'est là qu'Alix, dix ans, croise pour la première fois le regard de Jacquou, l'apprenti lissier venu de Tours. Son jeune âge n'entame en rien sa détermination ; dans ces yeux, elle puise à la fois l'amour de sa vie et sa vocation : un jour, elle sera lissière, aux côtés de ce garçon, son mari.