Constituée pour l’essentiel entre les années 1830 et 1850, célèbre pour sa richesse et sa diversité, mais aussitôt dispersée entre les plus grands musées d’Europe, la collection Campana est représentative du « collectionnisme », qui fut un phénomène économique et culturel majeur au 19e siècle.
Dans ce contexte, Rome, chantier ininterrompu de fouilles depuis la fin du Moyen Âge et vaste marché d’oeuvres d’art en tout genre, joua un rôle fondamental comme plaque tournante d’une vaste circulation européenne de biens artistiques. Parallèlement à l’élargissement du marché d’art que la Révolution avait enclenché, l’on assiste à une modification du statut même de l’oeuvre d’art ainsi que de celui du patrimoine artistique. Ces changements vont de pair avec l’enrichissement des musées, devenus des enjeux d’identité nationale. Les considérations politiques unies aux préoccupations économiques viennent se lier intimement aux missions d’éducation et de diffusion des savoirs.
Conférence par Antonella Magagnini, Sovrintendenza Capitolina ai Beni Culturali, Rome